Le Télégramme
Quimper ville
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Arts à la Pointe. Hassan Musa, un artiste engagé
18 juillet 2009
Hassan Musa participe au festival Arts à la Pointe. Ses grands formats, accrochés aux piliers de l'église Saint-Raymond d'Audierne, font référence à l'histoire de la peinture, mais pas seulement!
D'un siècle à l'autre, des événements semblables marquent la marche du monde. C'est ce que racontent les quatre toiles de cet artiste engagé. L'une d'elle manque à l'appel, Claude Bouvier et Hassan Musa ont choisi de ne pas l'exposer «pour ne pas choquer le public fréquentant l'église». On y voyait le visage de BenLaden. Décidément, chaque année où presque une oeuvre d'art fait débat dans cette manifestation ardemment soutenue par d'audacieux organisateurs. Icare d'aujourd'hui En 2008, Hassan Musa consacre un tableau aux rêves brisés des Icare d'aujourd'hui. Sur la toile, un avion monte vers le ciel, tandis qu'un homme aux ailes blessées tombe vers le sol. Des oiseaux, brouillent volontairement l'image. «Rien à voir avec les récentes catastrophes aériennes, confie le peintre. Je parle ici de ces héros anonymes qui n'hésitent pas à mettre leur vie en danger pour tenter de trouver, dans un pays qui n'est pas le leur, une hypothétique liberté». Bienvenue en Amérique La seconde toile prend sa source dans la fameuse «Olympia» de Manet. Sur le portrait de cette femme langoureusement allongée, Hussan Musa peint les symboles de l'Amérique et remplace le visage de la servante d'Olympia par celle de cette militaire, qui à la prison d'Abou Ghraib, torturait sans vergogne, les soldats irakiens prisonniers. «Je donne ma version d'une histoire qui est notre histoire», commente le peintre. La toile suivante, dans un décor de bananes et de feuilles, revient sur cette célèbre expédition, entreprise en 1931 par un groupe de scientifiques soucieux d'ethnologie. Michel Leiris et Marcel Griaule ralliaient pour toute première fois, Dakar et Djibouti. Joséphine Baker finançait cet aventureux voyage. Des mots, des silhouettes inversées, la troisième toile parle des conflits dans le monde. «Il y a, dit encore le peintre, des morts qui sont dans la lumière, comme ceux du 11Septembre et ceux que l'on ne dénombre jamais tombés dans de fratricides combats». Bouleversant. Le Che, Karl Marx... «Le Radeau de la Méduse» de Géricault constitue le fond du dernier tableau exposé. Mais par-dessus les portraits des naufragés, Hassan Musa peint des figures du XXesiècle: le Che, Karl Marx, Ben Laden... Cette exposition d'une très grande force mérite le détour. Pratique Église Saint-Raymond, Audierne, tous les jours sauf le mardi. Tél.02.98.70.28.72. Site : www.cap-accueil.com.
Éliane Faucon-DumontToto
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Arts à la Pointe. Hassan Musa, un artiste engagé
18 juillet 2009
Hassan Musa participe au festival Arts à la Pointe. Ses grands formats, accrochés aux piliers de l'église Saint-Raymond d'Audierne, font référence à l'histoire de la peinture, mais pas seulement!
D'un siècle à l'autre, des événements semblables marquent la marche du monde. C'est ce que racontent les quatre toiles de cet artiste engagé. L'une d'elle manque à l'appel, Claude Bouvier et Hassan Musa ont choisi de ne pas l'exposer «pour ne pas choquer le public fréquentant l'église». On y voyait le visage de BenLaden. Décidément, chaque année où presque une oeuvre d'art fait débat dans cette manifestation ardemment soutenue par d'audacieux organisateurs. Icare d'aujourd'hui En 2008, Hassan Musa consacre un tableau aux rêves brisés des Icare d'aujourd'hui. Sur la toile, un avion monte vers le ciel, tandis qu'un homme aux ailes blessées tombe vers le sol. Des oiseaux, brouillent volontairement l'image. «Rien à voir avec les récentes catastrophes aériennes, confie le peintre. Je parle ici de ces héros anonymes qui n'hésitent pas à mettre leur vie en danger pour tenter de trouver, dans un pays qui n'est pas le leur, une hypothétique liberté». Bienvenue en Amérique La seconde toile prend sa source dans la fameuse «Olympia» de Manet. Sur le portrait de cette femme langoureusement allongée, Hussan Musa peint les symboles de l'Amérique et remplace le visage de la servante d'Olympia par celle de cette militaire, qui à la prison d'Abou Ghraib, torturait sans vergogne, les soldats irakiens prisonniers. «Je donne ma version d'une histoire qui est notre histoire», commente le peintre. La toile suivante, dans un décor de bananes et de feuilles, revient sur cette célèbre expédition, entreprise en 1931 par un groupe de scientifiques soucieux d'ethnologie. Michel Leiris et Marcel Griaule ralliaient pour toute première fois, Dakar et Djibouti. Joséphine Baker finançait cet aventureux voyage. Des mots, des silhouettes inversées, la troisième toile parle des conflits dans le monde. «Il y a, dit encore le peintre, des morts qui sont dans la lumière, comme ceux du 11Septembre et ceux que l'on ne dénombre jamais tombés dans de fratricides combats». Bouleversant. Le Che, Karl Marx... «Le Radeau de la Méduse» de Géricault constitue le fond du dernier tableau exposé. Mais par-dessus les portraits des naufragés, Hassan Musa peint des figures du XXesiècle: le Che, Karl Marx, Ben Laden... Cette exposition d'une très grande force mérite le détour. Pratique Église Saint-Raymond, Audierne, tous les jours sauf le mardi. Tél.02.98.70.28.72. Site : www.cap-accueil.com.
Éliane Faucon-DumontToto
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